« Partenaires » - le mensuel du personnel du Département du Nord - décodage
"UNE NOUVELLE PSY POUR LES AGENTS"
in partenaires Avril 2009 - page 11
Suite au recrutement d'une jeune diplômée en psychologie du travail et en Ressources Humaines, le journal patronal destiné à promouvoir et amplifier la culture d'entreprise (dossier CTP de mars 2009) a publié une petite présentation de notre nouvelle collègue.
Sur celle-ci nous n'avons bien évidemment rien à dire. Mais sur le métier de "psychologue du travail", nous restons intarissables et inapaisables.
Nos questions - toujours les mêmes - sont : quelle est sa fonction ? Quelles sont ses missions ? est-ce « une psy pour les agents » (titre de l'article)? C'est à dire une personne qui va intégrer le service de médecine professionnelle, une thérapeute ?
Ou est-ce une psychologue Gestion Ressources Humaines ? une médiatrice en cas de conflit ? Une recruteuse ? une « psy pour le patron » ?
Nous, on pose la question parce que pour les collègues, ce n'est pas clair. Ce qu'ils retiennent, c'est le titre de Psychologue (comme dans l'article) et ils oublient "du travail". Et lorsqu'ils se rendent chez la "psy", ils sont confiants, ils vont se lâcher, s'ouvrir, laisser éclater leur souffrance et... parfois on les récupère dans un drôle d'état quand, en guise de petit coup de "regonfle ego", ils se sont pris un coup de "moraline patronale" sur le coin du nez.
On vous donne un exemple, X, lauréat(e)d'un concours ne parvient pas à se faire recruter dans la collectivité alors qu'il(elle) y travaille depuis plusieurs années, bien noté(e) et plus que suffisamment diplômé(e). Eh bien, le DRH l'envoie chez la « psy du travail » ! Et nous, qui avons vu en vingt à trente ans de maison, nommer et promouvoir toutes sortes de zigues et de ziguettes sur charge héréditaire, par lèche-pompes ou multi-réseaux, on sature, on s'énerve, on fulmine (parce qu'on n'a pas encore appliqué les conseils de l'article "dominer ses colères au travail").
Résultat de l'opération "vous avez un problème, il faut voir la psy", on se retrouve avec un(e) collègue brillant(e), diplômé(e), lauréat(e) du premier coup d'un concours difficile qui se met à douter sérieusement de ses capacités et de ses compétences et même plus. Because ? On lui dit – et la séance psy. n'y est pas pour rien – qu'il(elle) ne sait pas convaincre lors des jurys de recrutement. Mais c'est bien sûr, c'est sa faute...et qu'il(elle) aille voir ailleurs – la mobilité à la sauce Sarkozyste au sein des fonctions publiques c'est pas pour les chiens.
Nous pour ce qu'on en dit, on ne sera pas entendu et c'est pour ça qu'on n'y met même plus les formes. Mais il ne faut pas oublier que les psys ont aussi un code de...déontologie.
Conseil Général du Nord
(demain : "Salon de l'emploi 2009 : un bon cru")