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Blog révolu CGT-révolue du Département du Nord

Ma petite entreprise...

8 Février 2010 , Rédigé par TriNiTy Publié dans #biopolitique du fou

...connaît pas la crise !


L’entretien professionnel d’évaluation est un outil de management, c'est-à-dire de gestion des hommes considérés comme moyens.

Idéologie qui ne dit pas son nom, le management, rejeton du libéralisme, est au service d’une vision du monde qui vise la rentabilisation économique maximale de l’humain (= presser le citron à moindre coût dans un contexte de déréglementation générale).


Faisant foin des interactions sociales, des constructions collectives, des modes de production et des responsabilités politiques et institutionnelles, le management nous invite à devenir les entrepreneurs de nos vies et à les traduire en crédits/débits.

 

Dans notre collectivité, l’exercice managérial « entretien professionnel » adopte un format bâtard. Ni expérimental, ni statutaire, il nous habitue insidieusement à l’auto-flagellation professionnelle. Désormais, chaque année, nous présentons "le bilan de notre comptabilité existentielle pour faire la preuve de notre employabilité". L’objectif, non avoué,  est à moyen terme la rémunération à la tête du client. A plus long terme, les évaluations serviront également dans le cadre de  notre licenciement. L’évaluation opère  une mise en concurrence généralisée qui détruira les solidarités et les collectifs de travail et donc l’identité au travail. L’administration viendra ensuite nous saouler avec des indicateurs de souffrance au travail.


Mais attention ! L’évaluation n’évalue pas grand’chose et surtout pas le travail. Elle instaure une relation pipée « évalué – évaluateur » tout entière sous le règne de la sujétion (suggestion?) hiérarchique. D’un côté, un évalué qui n’a aucune influence sur l’organisation du travail, ses missions et ses moyens. De l’autre, un chef de service promu « évaluateur » qui, sorti de son rôle de prescripteur, serait infoutu de définir en extension le travail de ses agents.


Car le travail prescrit n’est pas le travail réel soumis aux aléas, aux dysfonctionnements, aux incohérences organisationnelles…La partie invisible du travail que seuls les salariés pourraient rendre visible, échappe aux évaluateurs : les écarts par rapport aux prescriptions et aux procédures voire les infractions, les savoirs exclusifs qu’il vaut mieux ne pas partager, la difficulté  à mettre le travail en mots, etc. Le travail réel s’inscrit dans cet entre-deux que le chef de service ne maîtrisera jamais, car le travail c’est également une connaissance incorporée non verbalisable et des souffrances déniées par l’agent par stratégie de sauvegarde.


Il faut pour jouer leur jeu de sadiques s’inventer des défauts, des failles, des carences, se charger de fautes improbables, se fixer des objectifs bidons ou intenables qui serviront à nous infantiliser un peu plus à l’évaluation suivante.  Pas question !

Ne jouons donc pas le jeu, pervertissons le genre et n'acceptons jamais de nous dévaloriser. Il en va de notre estime de soi et de notre idéal du moi. Et dans peu de temps, il en ira de notre tête au sein d'une fonction publique décomplexée.


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H
<br /> <br /> Il n'y a pas d'agent qui ne font rien. Sauf peut etre quelques mauvaises têtes, ces exeption que l'on met toujours en avant pour stimagtiser et justifier la schlag.<br /> <br /> <br /> Il y a des agents dont les compétence sont sous ou mal utilisées.<br /> <br /> <br /> De toute façon, à qui la faute si un agent ne travaille pas comme il le devrait ? Qui distribue les travaille, définit les missions et objectifs sans forcement se soucier des capacité et<br /> aspiration de l'agent? Qui donne (ou pas) les moyens d'agir en terme financier et de formation? Qui évalue, sanctionne (positivement ou non) ?Qui mélange grade et metier ecrasant au passage la<br /> juste rémunération des taches confiées ?<br /> <br /> <br /> Je me marre quand on reproche à un cadre C de manquer d'initiative : depuis quand un "agent d'execution" est-il payer pour ? Un cadre C est payer pour executer la tache que son chef lui confie.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> Il y a toujours une part d'initiative de l'agent sinon c'est la grève du zèle, aucun travail aussi mécanique et automatique soit-il ne peut se passer des initatives de l'exécutant ne serait-ce<br /> que pour pallier les aléas et les imprévus.<br /> <br /> <br /> Mais tu as raison, l'état d'un service dépend aussi du niveau et des capacités de son encadrement. Maintenant il y a des services où le chef est incompétent et où les agents sont en quasi<br /> autogestion et ça se passe pas mal.<br /> <br /> <br /> <br />
R
<br /> <br /> A ma dernière évaluation, mon chef m'a demandé d'écrire, dans la rubrique "formations envisagées" que je souhaitais faire de l'anglais car il était question pour la collectivité d'arrêter les<br /> cours de langue et qu'un collégue souhaitait continuer. Plus il y aurait de demandes, plus on pouvait espérer....<br /> <br /> <br /> Après ça, il m'a parlé de tout et n'importe quoi. Il m'a avoué que les évaluations ne servaient à rien. Il met la même note à tout le monde, ceux qui travaillent beaucoup, qui sont motivés et qui<br /> se forment ont la même anotation que ceux qui ne font rien et qui s'en fichent. Je lui a répondu que quand un agent souhaite évoluer, on ne regarde jamais ses états de service, qui sont très bons<br /> en général. En revanche, quand on a à faire à un agent à problèmes, on se précipite sur sa fiche de poste, quand elle existe et l'on trouve toujours qqchose pour laquelle il n'est pas compétent.<br /> <br /> <br /> Le vrai problème dans la fonction publique est la sécurité de l'emploi. Ce qui incite les agents, les chefs et certains directeurs à se laisser aller. Pourquoi en faire plus puisque, quoi qu'il<br /> arrive ou presque, non seulement on ne peut pas vous virer et en plus on est noté de façon identique à ceux qui se décarcassent? Et, perversion, le fait de ne pas pouvoir se faire virer entraîne<br /> un risque important de se faire harceler.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> Ca c'est le discours dominant qu'on nous colle dans la tête depuis les années 90 - ça fait trente ans que je travaille dans la FP et je ne connais pas d'agent qui se repose sur ses lauriers parce<br /> qu'il est sûr de ne pas perdre son emploi. Je connais des agents qui en font plus que ce qu'on leur demande pour un salaire pas très enthousiasmant - évidemment il y a un pourcentage de glandus<br /> (5% ?) mais c'est minoritaire. Bon, ma seule expérience ne serait pas suffisante aussi je vous invite à lire les travaux et les enquêtes de sociologues du travail sur les agents de la<br /> FonctionPublique (Danièle Linhart par exemple "Pourquoi travaillons-nous ensemble ? ou Qu'est-ce que le travail ?) et témoignages et chiffres à l'appui vous pourrez constater que le souci de<br /> l'usager et le sens du Service Public  font des agents publics des salariés enviés par le privé.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
U
<br /> l'évaluation c'est le cordon sanitaire de l'administration<br /> l'évaluation c'est la piqûre annuelle de l'administration pour être un bon toutou<br /> l'évaluation c'est l'arme fatale de l'administration<br /> l'évaluation c'est l'école des fans de l'administration<br /> l'évaluation c'est l'opération tonnerre de l'administration<br /> l'évaluation c'est le moment le plus regréssif et répréssif  que l'administration met en place<br /> l'évaluation c'est le lavage de cerveau par l'administration<br /> l'évaluation c'est la garde à vue de l'agent<br /> l'évaluation c'est le film d'horreur que chaque année l'administration impose<br /> l'évaluation atteste l'arrêt du développement intellectuel de l'administration<br /> l'évalaution c'est le moment où l'administration pose des questions que les gens sensés ne peuvent répondre<br /> <br /> Il n'y a qu'à lire les évaluations! affigeant! accablant! attristant! affolant!....<br /> <br /> <br />
S
<br /> L'évaluation on le voit bien au département c'est un contrôle de plus , une infantilisation de plus face à des chefs qui aiment le genre pour faire valoir un pouvoir certes "illusoire" mais dont<br /> ils busent et abusent pour un certain nombre  d'entre eux.<br /> L'évaluation c'est pour permettre de savoir si l'agent est bien standardisé , aligné et soumis à sa hiérarchie. Critères qui lui valent de passer de grade!<br /> De toute façon n'est pas chef qui veut: bien souvent se sont des frustrés en mal de pouvoir qui pensent en accédant à des postes de responsabilités être important, reconnu pour combler ou compenser<br /> des manques affectifs<br /> Exiterait-il un orgasme spécial chef? <br /> <br /> <br />
T
<br />  CHAPEAU L'ARTISTE !<br /> <br /> <br />
M
<br /> grazie pour TriniTy<br /> <br /> <br />