"Malaise chez les travailleurs sociaux : le travail social est-il (encore) de gauche ?"
Madame la Ministre,
Le 2 juin auront lieu les assises interrégionales du travail social en régions Ile-de France-Centre organisées dans le cadre de la préparation des Etats généraux du travail social (EGTS) annoncés par le président de la République lors de la conférence de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale. L’ambition affichée est de « d’élaborer un plan d’action pour refonder le travail social ».
Ces assises se déroulent dans un climat délétère et d’incertitude du fait de la situation sociale dégradée et de l’annonce des prochaines réformes en matière d’action publique territoriale.
L’avenir de la compétence Action sociale est clairement posé sans qu’aucune réponse claire ne soit apportée sur le pilotage de cette compétence et les conséquences pour les travailleurs sociaux qui en ont la charge.
Les travailleurs sociaux et les autres professionnels qui interviennent dans la mise en œuvre des missions de service public ne sont pas dupes. L’Etat veut imposer des politiques publiques/sociales déjà décidées en amont et instrumentaliser la participation des acteurs au nom d’un soi-disant travail coopératif.
Le Président de la République avait annoncé que « La démarche de construction des EGTS se veut résolument participative et mobilisatrice de l’ensemble des acteurs concernés pour prendre en compte la diversité et la complexité des questions et des propositions qui s’expriment. ». Or, a contrario de ces propos, l’accès aux assises est particulièrement verrouillé, tant pour les travailleurs sociaux de terrain que pour leurs organisations syndicales.
Pour les assises qui se tiendront le 2 juin, la portion congrue laissée à l’intervention syndicale interroge sur la conception du dialogue social et de la démocratie. Elle ne permet pas la réelle prise en compte du rôle contributif des professionnels et des organisations syndicales. Dans ces conditions, le débat de fond n’aura pas lieu.
Les organisations syndicales CGT, FSU, SUD-Solidaires et FA-FP attendent du gouvernement d’autres réponses à la crise et à la paupérisation de la population que l’accentuation des politiques d’austérité qui réduisent le travail social à une rationalité économique au détriment de la dimension humaine et des solidarités nationales.
Les travailleurs sociaux, présentés comme les garants de la cohésion sociale, voient leurs conditions de travail se dégrader de plus en plus et leurs missions se réduire comme peau de chagrin.
La Fédération CGT des Services publics et son Union Fédérale des Ingénieurs Cadres et Techniciens exigent des réponses immédiates en termes de reconnaissance statutaire et salariale pour les travailleurs sociaux et des moyens pour l’action sociale et médico-sociale.
Elles appellent les travailleurs sociaux et l’ensemble des personnels des services sociaux et médico-sociaux
à faire entendre leur voix dans les assises
et à un rassemblement de 12h à 14h devant l’ASIEM où elles se tiendront.
La Fédération dépose à cet effet un préavis de grève de 0h à 24h le lundi 2 juin 2014 pour les travailleurs sociaux et l’ensemble des personnels des services sociaux et médico-sociaux
Nous vous adressons, Madame la Ministre, nos respectueuses salutations.
Pour la Fédération CGT des Services Publics,
Baptiste TALBOT,
Secrétaire général
Préavis de grève adressé le 22 mai 2014 à :
Madame Maryline LEBRANCHU
Ministre de la Réforme de l’Etat, de la Décentralisation et de la Fonction publique
80, rue de Lille
75007 PARIS