Notre vie en rose *
De Copé à Marine le Pen, toute la classe politique à l'exception de Mélenchon, applaudit Hollande qui a reçu à Noël une panoplie de "chef des armées". Il a choisi une version habillée, en laine et mohair, inchiffonnable, sable et kaki, la taille - un peu boudinée quand même - étant soulignée par une ceinture en crocodile élégante mais virile.
Le Mali a besoin des bombes françaises, les otages risquent d'y rester ? on s'en fiche, on y va. On bombe le torse, on ajuste sa ceinture croco. sur son uniforme sable et bang, boum, ouille : déjà un pilote et un otage morts. L'amiral Guillaud est content, on sort les avions derniers cris, les Rafales-de-vent-dans-ta-tête-de-sale-négre-mulsuman, et on dérouille un peu les jambes et les ailes de ce qui stationne en permanence dans l'ancienne chasse gardée de la France : Tchad et Sénégal par exemple. Les mauvaises habitudes ont la vie dure surtout quand des intérêts économiques sont en jeu.
Il aura suffit d'un Rafale qui passe,
avec un drapeau tricolore dedans,
crachant ses valeurs par dessus les champs
semant la mort sur ses traces.
C'est notre vie en rose
Que l'on achète ainsi.
Viens, buvons quelque chose
Puisque c'est loin d'ici.
Il ne reste plus, dans les membres brisés,
l'étincelle divine qui animait les corps
Les bombes bleu, blanc, rouge nettoient le pré carré.
La république défend le dieu sur la croix et le coffre-fort.
Mais n'en parlons plus. Ce n'est plus la peine.
Cela ternirait la nouvelle année.
L'industrie militaire vaut toutes les vies humaines
Et nous nous y sommes résignés.
* le titre et base rimée - texte en partie modifié - sont empruntés à la chanson de Maxime Le Forestier