Entre 7000 et 10000 manifestants le 22 mai dans les rues de Lille

MERCI
Même si on peut toujours faire mieux, les chiffres, même ceux de la police, sont loin d’être décevants. Surtout lorsque l’on sait que nos salaires de « nantis » largement augmentés par le « président du pouvoir d’achat » ne permettent pas à un certain nombre de salariés et retraités de manifester leur colère aussi librement qu’ils le souhaiteraient. Faut-il encore une fois rappeler que les jours de grève ne sont jamais payés et que par les temps qui courent, une journée de salaire en moins ça pèse lourd même face aux enjeux du mouvement.
Mais au fait pourquoi étions-nous dans la rue ? Certes, il fallait marquer notre opposition à un nouvel allongement de la durée de cotisation. Rappelons que l’on doit à un certain Fillon le passage des 37 ans au 40 !
Mais, si l’on en croit les porte-parole du gouvernement - qui, par ailleurs passe complètement sous silence au matin du 23 les événements de la veille - vu l’état des caisses et l’allongement de l’espérance de vie, il faut cotiser plus, c’est à dire plus longtemps.
Contrairement à ce discours médéfien, MEDEF qui souhaite aussi reculer l’âge légal du départ en retraite, l’allongement de la durée de cotisation n’est ni la seule solution ni la meilleure.
Libération présentait un panel de solutions alternatives dans un article (hélas incomplet)
de son édition du 22 mai http://www.liberation.fr/actualite/evenement/evenement1/327580.FR.php
Au sortir de ce mouvement, on parle beaucoup de conditionner la retraite à la pénibilité, mais cela ne présente- t-il pas nombre d’inconvénients ? Comment calculer cette pénibilité ? Quid alors de la notion de risque ? Et puis ne passerait-on pas à coté de tellement d’autres points inquantifiables ? Mais restons sur la pénibilité, si chacun s’accordera à dire que maçon, conducteur, manœuvre… sont des métiers à haute pénibilité, que penser de celle des employés du commerce (physique ou téléphonique), de la situation des cadres à qui l’on demande toujours plus en les maintenant dans une situation précaire constante (on peut d’ailleurs élargir ce point à TOUS les salariés) ?
Et puis il y a ces métiers dont on dit qu’ils sont « peinards » ou peu pénibles, mais pensez-vous réellement qu’un salarié est aussi « performant » à 60 ans qu’à 30 ? Les patrons eux-mêmes ne croient pas aux bienfaits de l’allongement de la durée de cotisation, le trop faible taux d’emploi des plus de 50 ans n’en est-il pas la preuve criante ?
Cotiser plus longtemps ?
Mais Madame Parisot, Monsieur Sarkozy,
pour cotiser, il faut un salaire donc un emploi…
Mais revenons aux solutions alternatives pour le financement des retraites, je ne reviendrai pas sur les points abordés par Libération dans l’article mis en lien. Mais je reprendrai les conclusions d’un rapport du COR (conseil d’orientation des retraites) de 2001 qui estime que le poids induit par un retour au 37,5 annuités ou par l’augmentation suffisante des cotisations serait totalement supportable et donc la seule solution viable. Un article du Monde de décembre 2007 reprend ce point et démontre par ailleurs que l’allongement de la durée de cotisation est une mesure hypocrite et dangereuse.
(cf http://www.france.attac.org/spip.php?article7937 )
En 2007 La CGT et le PCF proposaient une modulation des cotisations patronales qui ne seraient allégées que pour les entreprises favorisant l’emploi, la formation et les salaires (http://www.humanite.fr/2007-11-13_Politique_Financer-les-retraites-exige-une-autre-reforme ) N’oublions pas non plus cette solution qui n’est plus aujourd’hui défendue que par une minorité de gauche et préconisée par la cour des comptes : la taxation des revenus boursiers et particulièrement des stock-options. (à noter que c’est en grande partie grâce à ces Stock-options que les patrons du CAC 40 ont augmenté leur revenu de 56% sur 2007 !).
On le voit, derrière ce mouvement social de contestation se construisent nombre de solutions alternatives, ce qui prouve une fois encore que les salariés, les collectifs et les syndicats ne sont pas seulement une force d’opposition mais aussi une véritable force de proposition. L’attitude de l’Omniprésident, l’arrogance des ministres qui refusent seulement d’entendre ces propositions, montrent bien que le dialogue social n’est qu’une mascarade à leurs yeux.
Non Messieurs les vassaux du MEDEF, nous ne sommes pas une chambre d’enregistrement que l’on piétine ! Méfiez-vous la colère gronde………