CTP ASSFAM - "Elle veut toujours refaire le monde"
«Elle veut toujours refaire le monde ! » s'exclame alors BH, Président du CTP.
«Elle», c'est l'expert CGT, notre expert, éducateur à l'Aide sociale à l'Enfance, à la retraite depuis un an.
"Elle", c'est la génération de travailleurs sociaux, politisés et cutivés. Pensée souple et ouverte.
«Elle», c'est notre camarade qui, malgré la retraite, continue à travailler toutes les semaines sur les dossiers de l'Aide sociale à l'Enfance.
«Elle», c'est une militante qui assure la défense individuelle des Assistantes Familiales et les soutient quand l'Institution leur fait défaut ou leur enfonce la tête sous l'eau.
«Elle», c'est une syndicaliste et un grand coeur qui évite au Conseil Général de se traîner des gamelles trop lourdes quand elle soutient des collègues persécutées et leur famille au bord du drame.
«Elle», c'est notre amie et tout ce qu'elle fait, elle le fait de manière désintéressée, pour défendre ses convictions et ses valeurs.
Lui, c'est le Président du CTP, Vice-Président aux Ressources humaines, élu au Conseil Général, à Lille Métropole Communauté Urbaine et Maire d'Armentières, deuxième du nom.
Lui, c'est un socialiste version fin XXème siècle, technocrate et pragmatique. Dans son Parti déjà moribond, « refaire le monde », c'est une insulte pour les gâte-bilans, les empêcheurs de gérer en rond. Le monde, il faut l'administrer.
Lui, il a été impoli à trois reprises, une fois en imposant sa logique d'exposition, sa méthodologie, à notre expert, une deuxième fois en l'interrompant alors qu'elle lançait un débat de fond, une troisième fois en parlant d'elle à la troisième personne. Et quand on est grossier avec un de nos copains, on quitte la salle.
Nous, nous avions pourtant été particulièrement polis et diplomates : le document de travail était bienvenu, remerciements, petite introduction constructive, suggestion de rattacher la gestion des ASSFAM à la DRH, mais bien sûr nous interviendrons ensuite, mais j'vous en prie. Nous avions été aussi très patients : pour commencer petite séance de cinéma aux armées, propagande de recrutement de bleus sur sur une soupe musicale à faire braire un âne neurasthénique, discours généraux, étalage de bons sentiments, parcours balisé de la pensée utilitaire. Nous avions tout accepté en espérant qu'après deux heures d'échauffement, le débat allait commencer. Eh bien non, l'affaire était dans le sac et nous n'étions présents que pour la forme.
Bilan d'étape : des promesses de miettes, des procédures inapplicables, des outils paradoxalement inutilisables et des parapluies.
(à suivre – prochainement Tract spécial CTP ASS-FAM)
PS : Lui était également éducateur, il y a vingt à trente ans.