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Blog révolu CGT-révolue du Département du Nord

Conseil Général du Nord - CTP du 18 juin 2009 : LUMIERES et HUMANISME CONTRE BARBARIE TECHNOCRATIQUE

20 Juin 2009 , Rédigé par Morpheus Publié dans #commissions paritaires CG 59

EMPIRISTES ? OUI ! MAIS TRANSCENDANTAUX.

Ce qu'on s'ennuie en Comité Technique Paritaire, et quand on ne s'y ennuie pas on se met en colère. Voilà un peu comment ça se passe. Il y a deux camps assez distincts et qui tiennent à le rester  : l'administration versus les élus du personnel. Ils sont présents à égalité (ou devraient l'être mais au fil des heures, il y a des déserteurs côté administration). Le comité est Présidé par le Vice-Président aux Ressources Humaines avec à sa droite son âme damnée, la DGARH et à sa gauche son assistant en guise d'ange gardien. Nous disposons d'un ordre du jour établi unilatéralement par l'autorité territoriale  - systématiquement bousculé ou allégé - et de rapports succincts que nous recevons très peu de temps avant le Comité.
Cette fois-ci pêle-mêle, nous avions la réorganisation de la DEAJ (Direction affaires juridiques et contentieux), une réorganisation d'un service voirie, la création d'une plate-forme téléphonique à la RH, la délégation de service public au privé de la Télé-alarme départementale, l'expérimentation en pôles sur les UTPAS de Lille, une fiche-métier SMS, la composition de la Commission Formation qui n'a pas siégé depuis un an,  un ratatine-ordure, un écrase-poulet, oh pardon...et en questions diverses, à la demande des syndicats, une intervention sur les problèmes rencontrés par les TOS et l'imposition de congés aux collègues du Forum des Sciences de Villeneuve d'Ascq.

En bon pragmatique, le Président "ouvre la séance en le disant" et expérimente le pouvoir de l'acte de discours. Mais c'est le seul et unique effet qu'il réussira à produire pendant plus de quatre heures de réunion. Ensuite, nous descendons au pas de course l'ordre du jour. Chaque rapport est introduit soit par l'administration, soit par un expert désigné par elle. A part la collègue qui a vaillamment présenté son travail, à savoir la fiche-métier, l'ensemble des experts s'ennuyaient rééllement à mourir et c'était contagieux.

Pour notre part et dans une assez bonne unanimité syndicale, nous avons dénoncé et refusé la réorg. de la DEAJ et celle de la voirie, l'une parce qu'elle était mal présentée, l'autre parce que les agents n'y avaient pas été associés.
Nous avons contesté la création d'un plateau téléphonique avec téléopératrices pour l'info-com de la RH. L'externalisation de la relation-client (relation usager-candidats-collègues) même en homeshore ne peut qu'éloigner un peu plus les gestionnaires de leurs collègues. Les plaintes sont nombreuses depuis la réorganisation de la RH avec la sectorisation par territoires. Les agents obtiennent difficilement  les réponses les plus simples sur leur déroulement de carrière, leurs demandes de formation, leurs souhaits de mobilité. Ce ne sont pas des interfaces humaines branchées sur la téléphonie et l'informatique qui vont améliorer les choses. Et comme l'a souligné Sud, à quand l'externalisation vers une boîte privée  ?
Meuh non ! nous dit la DGARH, c'est tout bon, que du respect et du souci d'organisation efficace. Ah bon et pourquoi l'expert, un attaché,  il a laissé échapper le terme de "CLIENT"?

A chaque CTP, il y a au moins un dossier DGAS, c'est normal pour un Département. Il faut également savoir que notre DGAS est désorganisée sur le long terme puisque ça fait bien dix ans que ça dure et que ça ne s'améliore pas. Et ça  ne risque pas puisque c'est une réorg. conduite selon l'idéologie manageriale qui chacun sait est le "Nouvel Esprit du Capitalisme"(Daniel Bensaïd). Au CG59, l'esprit managerial prend donc le pas avec la bénédiction des socialistes sur l'esprit Service Public.

A l'occasion du débat sur ce dossier, nos camarades de Sud ont mis en évidence qu'"un accompagnement social se construit et ne se décrète pas, ce n'est pas à l'institution de dire quels sont les besoins de la population et de définir selon ses critères les publics prioritaires, sinon nous allons vers une modélisation de l'intervention sociale qui est le contraire du fondement de toutes les professions de ce domaine. La logique sous-tendue par cette organistion nous semble relever de la culture du résultat, de la culture de la norme, de la culture de la rentabilité comptable et économique, dans tous les cas déshumanisante".
 
A cela, le Vice-Président a répondu par un seul mot :" empirisme" sans s'apercevoir que ce faisant il stigmatisait l'esprit des lumières qui imprègne encore  les interventions syndicales et qui mériterait plutôt le terme d'humanisme.

A cela, nous répondons, oui, nous sommes empiristes et il y a pire compagnie que Locke, Hume, Bacon, Diderot, de Condillac, Carnap...mais des empiristes transcendantaux pour lesquels  «(...) il n’y a plus de formes [préexistantes], mais des rapports cinématiques entre éléments non formés ; il n’y a plus de sujets mais des individualisations dynamiques sans sujet, qui constituent des agencements collectifs » Deleuze in Dialogues, 1977, p. 112.

Leurs certitudes sont des chimères, leurs assurances des hochets pour enfants peureux, leur  identité un leurre, leur  unicité une blague.

Oui,  nous sommes des empiristes et le Vice-Président et ses DGA ne sont pas les rationalistes qu'ils s'imaginent être.   Ce sont bel et bien des croyants, des adeptes de la barbarie technocratique. Tout se perd...qu'ils repassent donc par la case "vanités".


cgt 59



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Malheureusement, votre abstention et celle de SUD n'a pas empêché la réforme de se faire à la DEAJ et avec pour résultat un contractuel comme adjoint au chef de service.C'est la privatisation de nos services qui commence. Et il est facile de mettre cela en rapport avec le thème de votre dernier tract.
T
E N CLAIR, CE NE SONT PAS DES LUMIERES !
H
Bravo !première étape apprendre à cet autre omniprésident (conseiller général-maire-conseiller communautaire..) que les mots ont un sensdeuxième étape lui rappeler que le patron après lui c'est le DGS et non pas la DGARHtroisième étape (ca on maîtrise) lui rappeler qu'en face de lui, il n'a pas des militant socialo-bobo-beni-oui-oui-ecervelés, mais des agents de terrain qui savent mieux que lui ce qu'est un usager du service public !Empiriste oui nous le sommes ! et c'est bien en confrontant nos idées à la réalité que nous avons construit nos démarches, notre projet de société, notre dégout !