Trois ans de gel du point d'indice, c'est du jamais vu depuis la Libération!
Le jeudi 31 janvier 2013, la CGT, FSU et Solidaires appellent à une journée de grèves et d'actions dans la Fonction Publique.
Dans un contexte de profonde régression européenne et nationale du droit du travail et des protections statutaires, de stagnation des carrières, de gel et de baisses répétées du pouvoir d'achat des salariés (privés et publics), d'appauvrissement des politiques publiques, la Fédération des Services publics CGT a déposé pour le jeudi 31 janvier prochain dans le cadre de l'appel national, un préavis de grève permettant ainsi aux agents de la Fonction Publique Territoriale de construire dans un premier temps des actions ou d'y participer.
Le 7 février prochain s'ouvriront des négociations cruciales sur les « rémunérations » des fonctionnaires dans le cadre de l'agenda social dirigé par la Ministre de la Fonction Publique, Marilyse Lebranchu. Nous devons mettre la pression sur l'éxécutif avant cette réunion mais pas seulement, nous devons être plus ambitieuxet constuire dès à présent l'opposition sociale massive qui fait décidément défaut à ce Gouvernement qui a choisi, trahissant le mandat donné par ses électeurs, de réduire de 10 milliards d'euros le fonctionnement et l'investissement publics - que la novlangue libérale appelle « dépenses publiques » - pour satisfaire aux exigences des indicateurs maastrichtiens. Indicateurs contre lesquels les français avaient voté majoritairement NON en 2005 !
Au Conseil Général du Nord,la grogne s'organise et dès le 31 janvier, juste pour s'échauffer un peu et se dérouiller les rotules avant le déferlement protestataire du printemps :
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à l'initiative de militants cégétistes certains services devraient être touchés : cantines fermées, services sociaux perturbés ;
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Mise en place avec le Conseil Général du Pas de Calais, d'un mouvement catégoriel mais revendicatif pour l'intégration des travailleurs sociaux en catégorie A ;
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Participation d'agents et de militants à la Manifestation régionale qui partira dès 14 h 30 de la Porte de Paris à Lille.
- la CGT déposera chez Monsieur Patrick Kanner, un point d'étape de son enquête sur les attentes des agents en matière de participation de l'employeur à la protection santé-prevoyance. Ca traîne ce dossier et c'est mauvais signe !
Les initiatives locales et la mobilisation soutiendront les revendications nationales suivantes :
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Améliorer le fonction de la Fonction Publique et des Services Publics
- Créer les emplois nécessaires
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Augmenter les salaires et le pouvoir d'achat
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Abroger la journée de carence
1 - Améliorer le fonctionnement de la Fonction Publique
De nombreuses concertations sont en cours et les semaines et les mois à venir vont voir se concrétiser plusieurs projets législatifs : Modernisation de l'Action Publique, Education, décentralisation, enseignement supérieur, justice...Pour la CGT, ces projets doivent donner le cap du changement de politique afin d’assurer plus de justice sociale et de progrès. Ils doivent définitivement tourner la page de la RGPP .
2 - Créer les emplois nécessaires : 12.000 suppressions de postes cette année dans les ministères non prioritaires !
La Fonction publique (Etat, territoriale, hospitalière) représente 20 % de l'emploi total de notre pays soit plus de 5 millions de salariés.
60 à 65000 recrutement sont prévus sur cinq ans pour l'Education et l'Intérieur mais 2 départs à la retraite sur 3 non remplacés dans le reste de la Fonction Publique, c'est pire que la RGPP du pouvoir précédent !
Il faut aussi mettre un terme à la précarité dans la Fonction publique.
3 - Augmenter les salaires et le pouvoir d'achat !
Les négociations qui s'ouvrent le 7 février prochain doivent aboutir rapidement sur une mesure générale et immédiate, de hausse des traitements :
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revalorisation du point d'indice gelé depuis trois ans et son indexation les prix ;
- des mesures de rattrapage des pertes de salaires ;
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un salaire minimum à 1600 euros nets mensuels ;
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l'intégration des indemnités sous forme indiciaire.
4 - Abroger la journée de carence !
Cette mesure est une nouvelle amputation du pouvoir d'achat ! Elle pénalise durement les agents en imposant une baisse de salaire comme s'ils étaient coupables d'être malades ! Rappelons que cette mesure a surtout servi à l'époque à stigmatiser les fonctionnaires... et qu'elle pénalise plus souvent les femmes et les personnels exerçant dans les zones urbaines difficiles.